VIOLENCES SEXUELLES : Les reliques du patriarcat.


                      Source: Freepik

Je sais déjà que cet article fera tout sauf l’unanimité, je serai peut-être même traitée de féministe frustrée psycho-rigide, raccourci très souvent utilisé par des êtres mysogines et sexistes, adeptes de « les femmes exagèrent toujours alors que tout ce qu’elles font c’est pour nous plaire… ». Je n’aurai malheureusement pas la largesse d’aborder ce pan de la thématique tant le sujet abordé aujourd’hui dans cet article est vaste. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, 96% des violences sexuelles sont perpétrées sur les femmes. Donc non, les femmes ne se « plaignent » pas, elles soulignent juste des faits que la société en général et africaine en particulier relègue au dernier plan.

Tout acte sexuel qui est commis à l’encontre d’une personne, il peut être commis par une personne indépendamment de sa relation avec la victime, dans tout contexte. Pousser une personne à des actes sexuels contre sa volonté, que cet acte ait été commis intégralement ou non, ainsi qu’une tentative d’associer une personne à des actes sexuels sans que cette dernière ne comprenne la nature ou les conditions de l’acte ou sans qu’une personne agressée ne puisse refuser de participer ou puisse exprimer son refus parce qu’elle est ivre, droguée, endormie ou atteinte d’incapacité mentale ou en raison de l’intimidation ou de la pression -OMS

 A partir de cette définition, nombreuses malheureusement se rendront compte qu’elles ont-elles aussi déjà été victimes de violences sexuelles, j’espère que certains se rendront compte tout autant des prédateurs qu’ils sont ou ont déjà été. Alors pourquoi je me demande si les violences sexuelles sont un héritage du patriarcat ou une psychopathologie du genre masculin ? Jusqu’ici ça semble être une évidence mais je vais préciser ma pensée. Il y a quelques jours dans un lieu assez réputée de mon pays, j’ai été agressée sexuellement. Oui c’est étrange de le dire ainsi mais je ne compte pas faire de langue de bois. Un inconnu semblant être intéressé par moi, en m’invitant dans ses appartements pour « finir la soirée » s’est permis de me toucher de façon plus qu’inconvenante. J’avoue je me suis sentie en danger, j’ai eu peur qu’il ait l’idée d’aller plus loin alors « j’ai joué le jeu », en lui proposant de le rejoindre quelques minutes après le temps de me mettre un peu plus à l’aise en changeant de tenue. La ruse a fonctionné, il m’a laissé partir dans l’attente peut-être de mon retour pour « conclure la soirée ».

J’en ai parlé autour de moi avec une crainte de ce que quelqu’un ait l’indécence de me dire : Qu’est-ce que tu as d’abord fait ? Comment étais-tu habillé ? Questions classiques de males « alpha » qui pensent qu’une tenue ou un geste de politesse est une invitation au VIOL. Alors est-ce vraiment le patriarcat qui a matricé les hommes au point que ces dernies et certaines femmes pensent qu’être né avec un pénis est un privilège, une preuve de supériorité ? Est-ce juste un truc d’hommes de croire que la femme est attirée par ce genre de comportement ou du moins le sollicite de par son body language ou sa façon de se vêtir ? Le plus drôle étant qu’ils ne comprennent la notion de consentement que lorsqu’ils sont ceux qui doivent le donner. Encore aujourd’hui quand je m’exprime même parmi des proches à ce sujet, j’entends dire je cite « Tu vas beaucoup souffrir dans ton travail, dans ton mariage etc. ». Tellement le mal est profond.


Une tenue même très « évocatrice » n’est pas un Oui. Un sourire n’est pas un Oui. Une salutation n’est pas un Oui. Une absence, un endormissement n’est pas un Oui. Un handicap n’est pas un Oui.

Je n’ai que faire d’être considérée comme persona non grata parce que je refuse d’être sexualisée, d’être une victime, de devoir craindre pour mon intégrité physique et morale lorsque je marche dans la rue, lorsque je porte une tenue « provocatrice » concept très bancal ma foi ou lorsque je dis bonjour à quelqu’un. Le pire est certainement la complicité de certaines femmes qui sont parfois les premières en remettre en doute des accusations de violences sexuelles. « Un homme ne peut juste pas se comporter de la sorte ! ». Au-delà des ravages du patriarcat qui n’a pas d’effets que sur les hommes, ma foi le déni n’en est pas moindre.

En espérant qu’on se rendra tous compte un jour, qu’on gagnerait tous à faire du bien autour de soi. Je suis solidaire de toutes celles qui ont eu à vivre ces violences, celles qui le vivent encore, ce n’est pas nous le problème ni hier, aujourd’hui ni jamais! Etre une femme aujourd'hui c'est faire entendre sa voix, il est hors de question que ces violences restent muettes.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

VIOLENCES DOMESTIQUES : Un fléau banalisé.

BEING WOMEN NOWADAYS..